Une dame se trouve gravement handicapée et ne peut plus se déplacer autrement qu’en fauteuil roulant.
Pour les actes de la vie courante, elle doit être aidée et ne peut plus, notamment, se mettre seule au lit.
Elle devient particulier-employeur.
Elle embauche une salariée qui l’aidera pour la cuisine, le ménage, se lever et se mettre au lit.
C’est la convention collective du Particulier employeur qui s’applique.
Un soir, la salariée ne se rend pas sur son lieu de travail et ne se présente que le lendemain.
L’employeur, bien que non professionnel du droit, va mettre en oeuvre la procédure de licenciement pour faute grave notamment pour absence injustifiée (outre le fait que la salariée venait parfois sur son lieu de travail avec son enfant).
Le Conseil des prud’hommes de Périgueux avait cru pouvoir juger qu’il ne s’agissait pas d’une faute grave, mais d’une « cause réelle et sérieuse » (faute simple) qui permettait à la salariée de percevoir son indemnité de licenciement et son préavis.
La Cour d’appel de BORDEAUX, dans un arrêt du 27 mars 2019, va sanctionner le Conseil des prud’hommes de PERIGUEUX :
« Au regard de la nature des fonctions de Madame S et du lourd handicap
de son employeur toute absence injustifiée est de nature à engendrer un préjudice
important caractérisant après un premier avertissement pour des faits de nature identique,
la faute grave rendant impossible le maintien du salarié au domicile de l’employeur
pendant le préavis de sorte qu’il convient de réformer le jugement entrepris en ce qu’il
a requalifié le licenciement pour faute grave en licenciement pour cause réelle et sérieuse ».
Au regard de la nature des fonctions et du handicap de l’employeur, toute absence, surtout que la salariée avait déjà été avertie pour cela, est une faute grave !
Cette faute prive la salariée de son indemnité de licenciement et du préavis.
Il faut dire que l’absence inopinée de la salariée avait conduit son employeur à devoir passer la nuit dans son fauteuil roulant…